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PAPIER
Papier évoque quelques productions en maroquinerie de masse, dans la réalisation de vêtements, sacs.
 
Lorsque certains fabricants acquièrent des peaux portant des imperfections, ils jettent; elles ne seront pas utilisées par la suite, détruites. De par mon vécu, ce non respect de la vie, où le vivant devient objet gaspillé, dont la mort devient dénuée de sens, me touche.

Je montre l’image d’un homme devant son établi, qui rate, qui jette. Je froisse les chutes de cuir comme des feuilles de papier. Ce trompe-l’œil évoque les êtres vivants, arbres, animaux devenant matière lors de leur mise à mort.

Papier aborde la transformation d’état de vie à état d’objet. De la même manière, à notre mort, nous ne sommes plus que matière inerte. Il ne sera plus question de nous en tant que sujet mais en tant qu’objet, sur lequel l’environnement, les autres, agissent à leur guise. Pour un producteur de viande, de cuir, un bûcheron par exemple dont le gagne-pain tourne autour de l’être vivant, cette notion de matière est constante, alors même que l’être vit encore.

Malgré ma pratique, veiller à ne jamais tuer est essentiel, je n’entrevois pas à la vue d’un animal vivant une possible production faite de ce dernier, c’est un autre rapport que j’entretiens avec lui. Je conçois mon rapport à la nature dans une optique d’appartenance et de réciprocité, non pas d’extraterritorialité ou de domination comme celle que porte parfois la civilisation occidentale.
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